Où trouve-t-on la lumière bleue ? C’est une question faussement naïve. Ce qu’on appelle communément « lumière bleue », pour critiquer les effets nocifs de la surexposition aux écrans, demande à être défini de plus près. On fait le point pour vous : qu’est au juste cette lumière bleue, où se trouve-t-elle, quel effet a-t-elle vraiment sur notre santé ?
Qu’est-ce que la lumière bleue ?
La « lumière bleue » est en fait la partie bleu-violet du spectre lumineux, située entre la lumière bleu-turquoise et les rayons ultra-violets. La lumière bleu-turquoise est essentielle à notre équilibre physique et psychique. Les rayons UV au contraire peuvent être nocifs. La lumière bleu-violet est irritante pour les yeux en cas de surexposition.
Pourquoi ? Parce qu’elle génère des ondes particulièrement courtes, assez agressives pour les yeux. Cette partie du spectre lumineux génère un scintillement, non visible à l’œil nu mais ressenti par notre rétine qui à force, se contracte devant ce type de lumière.
Ou trouve-t-on cette lumière bleue ?
On associe souvent lumière bleue et écran. En réalité, la lumière bleue existe à l’état naturel, c’est même elle qui est responsable de notre perception du bleu du ciel. Elle se décline aussi à l’état artificiel : smartphones, tablettes, ordinateurs, télévisions, mais aussi lampes à LED, éclairages fluorescents basse consommation, affichage digital urbain, phares à xénon de voitures les plus récentes.
L’exposition à cette lumière bleue n’est pas en quantité négligeable dans nos vies modernes. En effet, des études ont estimé qu’aujourd’hui en France, le taux moyen passé devant un écran, tous âges confondus, est de 6 heures. Par ailleurs, l’équipement d’appareils électroniques à écran est de plus de 6 par foyer. C’est-à-dire que la surexposition à la lumière bleue des écrans concerne la majorité d’entre nous. Mais pourquoi s’en préoccuper, au fait ?
à regarder : https://www.youtube.com/watch?v=3WE2xbcGIHw
Pourquoi se préoccuper de la lumière bleue ?
Les ophtalmologistes s’accordent aujourd’hui pour reconnaître les effets négatifs de la lumière bleue sur la santé. A court terme, la surexposition à la lumière bleue induit une fatigue visuelle, des troubles du sommeil et des maux de tête.
A plus long terme, elle serait responsable d’une nette augmentation des cas de DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age). Il s’agit d’une mort accélérée des cellules rétiniennes, provoquant une tache noire au milieu du champ de vision, qui peut s’aggraver jusqu’à la cécité centrale.
Les effets et les conséquences de la lumière bleue sur l’humain
Comment agit concrètement cette lumière bleue sur nous ? Elle pénètre l’œil plus fortement que les autres couleurs du spectre, de par sa longueur d’onde particulièrement courte. L’effet est double : à la fois positif et négatif.
Pour l’effet positif, on retiendra une stimulation de l’attention, un maintien en éveil. En effet, la lumière bleue inhibe la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. La lumière bleue est donc légitimement présente sur les lieux d’étude, dans les blocs chirurgicaux et partout où la vigilance humaine doit toujours rester à son maximum.
Pour l’effet négatif, c’est le revers du précédent : l’inhibition de la mélatonine alors que la nuit tombe crée une perturbation de nos cycles biologiques veille-sommeil. Ce trouble de notre horloge interne perturbe la qualité de notre sommeil, et, plus profondément, notre équilibre endocrinien (c’est-à-dire l’équilibre naturel des hormones). Cette perturbation nous rend moins performants au réveil et peut même provoquer des troubles de l’humeur.
Protégez vos enfants
On a tendance à mettre au grand jour les dangers de la lumière bleue chez ceux qui travaillent tout au long de la journée devant un écran. Mais l’heure est au tout-numérique, et pour tout le monde : nos enfants ne sont pas épargnés. Ils regardent souvent la télévision dès l’âge plus tendre. Plus grands, on leur offre souvent une console de jeux, puis un smartphone sans penser à mal. Une partie importante de leur travail scolaire passe désormais par la case ordinateur…
Le danger est double : d’abord parce que les écrans les fascinent, et qu’ils ne penseront donc pas d’eux-mêmes à s’en décrocher pour préserver une santé visuelle qui est un concept bien abstrait pour eux. Ensuite, parce que leur cristallin est plus fin et donc fragile que celui des adultes.
Quelques conseils donc pour les protéger : limitez le temps qu’ils passent devant un écran. Proscrivez les grands écrans (la quantité de lumière bleue est alors démultipliée). Pratiquez le couvre-feu digital (pas d’écrans au moins deux heures avant le coucher). Pour les pièces à vivre et pour les chambres, préférez les éclairages « blanc chaud ». Ils émettent moins de lumière bleue que les éclairages « blanc froid ». Acheter une paire de lunettes anti lumière bleue pour enfant, une bonne alternative.
Enfin, on y pense moins mais à tort : mettez les lampes torches à LED hors de leur portée. Soyez vigilants aussi avec les veilleuses pour enfant : certaines émettent une lumière bleue plus agressive qu’il n’y paraît.
1 millions de Français atteints de DMLA
En fait, le problème avec la « lumière bleue » à laquelle les écrans nous surexposent, c'est que les pires problèmes n’apparaissent pas tout de suite. Sur le coup, la fatigue visuelle voire les maux de tête peuvent sembler un mal assez bénin. Mais c’est malheureusement des décennies plus tard que peut apparaître la DMLA, ou Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age.
D’après l’INSERM, elle serait même la première cause de handicap visuel chez les plus de cinquante ans. Passés soixante-quinze ans, les chiffres deviennent dramatiques : plus d’un quart des plus de soixante-quinze ans sont touchés par la DMLA. On estime aujourd’hui à un million le nombre de Français atteints de DMLA. La cause est multifactorielle. Elle inclut un facteur interne : le terrain génétique, et au moins deux facteurs externes : le tabagisme et la surexposition à la lumière bleue.
On peut agir sur ce troisième facteur en protégeant nos yeux de la surexposition à la lumière bleue. Il existe aujourd’hui nombre de logiciels et d’applications anti lumière bleue. Ils vous proposent tous de réduire la part de bleu dans la lumière émise par votre appareil. On recommande toutefois de combiner les protections, et d’ajouter à cette protection logicielle une protection physique éprouvée. Il s'agit du port de lunettes anti lumière bleue. Vos yeux vous remercieront…